3 mots. 3 raisons d'écrire. 3 mots qui peuvent vivre seuls ou reliés. 3 mots séparés, parce que je ne peux choisir une formulation. Et parce que de cette façon, pas de restrictions, les fenêtres sont grandes ouvertes!

mardi 26 octobre 2010

Sourire

Le monde est petit, le Laos aussi! Le monde est petit, ce n'est pas peu dire! Ceux qui ont suivi mon premier périple au Laos, il y a de cela deux ans, se rappelleront peut-être de certaines choses. Alors, il y a deux, j'ai fait un trek de 4 jours dans le villages de montagnes près de Muang Ngoi. Muang Ngoi est un tout petit village atteignable seulement par bateau (environ 45 minutes) à partir de Nong Kiaw, autre petit village à environ 3 ou 4h de route le Luang Prabang (il faut bien se garder une marge de manoeuvre d'au moins un heure, selon l'état des chemins). Avant de me rendre à Muang Ngoi, j'avais fait la connaissance de deux belges à Luang Prabang qui se dirigeait vers le même endroit, dans l'idée eux aussi de faire un trek. Un expat français de Luang Prabang leur avait fortement conseiller de trouver Kay, qui selon lui, est un excellent guide, malgré son anglais un peu déficient. Muang Ngoi étant un très très petit village, il ne nous fallu que très peu de temps avant d'apprendre que Kay est à l'extérieur du village et de rencontrer son frère Say qui se propose donc comme guide. Say s'improvise donc comme guide et s'avère peu compétent, ayant pour principal intérêt de boire du Lao Lao (whisky Lao fait maison) tous les soirs et de rencontrer ses amis. Il est par ailleurs plutôt paresseux, s'assurant de se trouver un ami dans un village, partant pour marcher jusqu'aux autres villages, en transportant bien sûr le sac de Say. Il nous assure qu'il lui donnera une partie de son propre salaire (j'apprendrai deux ans plus tard, qu'effectivement Say a une tendance pour la sous-traitance). Nous devions revenir en kayak du dernier village jusqu'à Muang Ngoi, mais n'avons jamais vu ces kayaks et sommes donc revenu en «long tail boat» (longue pirogue avec un moteur très bruyant au bout d'une longue tige métallique). Je reste toujours convaincue que Say n'a jamais essayé de nous procurer des kayaks. Le périple s'est terminé autour d'une discussion interminable sur le fait que Say devrait considérer que le prix donné au départ n'est plus adéquat puisque nous n'avons pas eu ce que nous voulions (les kayaks) et avions payé pour. Say est un grand parleur et use par tous les moyens de faire «pitié» et nous faire sentir coupable. Ça ne marche pas, d'autant plus que nous voyions sa mère qui n'avait pas du tout l'air de son avis!

Bref, Say avait été une rencontre marquante et peu fiable. Et bien deux ans plus tard, je vois le même jeune homme arriver au party de la Pistoche (la piscine de Nathalie). Sur le coup, son visage m'est familié, mais je ne peux le replacer. C'est alors que j'entends Nathalie lui demander des nouvelles de son frère Kay! Et voilà, les liens se font dans ma tête! Évidemment, Say ne me reconnait pas, ou ne veut pas me reconnaitre. Je lui apporte donc certains éléments du trek qui lui rafraichissent la mémoire. Il se sent (avec raison) un peu mal, se rappelant bien d'avoir tenté de nous soutirer plus d'argent que de raison! Et, comme cerise sur le sundae, lorsqu'il me reconnait vraiment, il me dit avec un large sourire «Je ne t'avais pas reconnu, tu as changé! Tu es plus grosse!» Merci Say, trop gentil!!


Nous avons tout de même continué à discuter de choses et d'autres (du passé à son plus grand damne « oublie le passé, on recommence à zéro» me dit-il!). J'apprends en autre qu'il est toujours aussi paresseux: un expat l'avait engagé pour qu'il tonde son gazon, et Say a trouvé quelqu'un pour le faire à sa place, moins cher. Sous-traitance, encore. Say dit lui-même qu'il n'est pas paresseux, mais bien qu'il utilise les muscles de cerveau plutôt. Pas fou quand même! Malgré que ce soit bien sympathique de discuter avec lui, je ne digère toujours pas son commentaires sur mon poids... et le lui fait remarquer. Il termine donc la soirée en me disant: « tu m'as mal compris, je voulais dire que tu avais changé, tu dégages quelque chose de plus grand...» Oui, oui Say, je te crois...!!


Malgré tout, Say devient un ami ici! On est même allé s'entraîner en vélo ensemble (il a un «vrai» vélo à me prêter» c'est génial! ).


Une semaine plus tard (ou devrais-je dire deux ans et quelques semaines plus tard), j'ai finalement fait la rencontre de Kay, le grand frère. Très différent du premier, de toute évidence plus mature et plus fiable, il ne ressemble pas du tout à son jeune frère!

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