Hier, j'ai lu le blog de Manue, une fille de Bonaventure. Elle est actuellement au Burkina Faso. Je lis et ça me donne le goût d'écrire plus dans le mien. Parce que c'est intéressant, parce que c'est beau, parce que ça donne le goût de partager.
Et en lisant, je suis frappée de voir à quel point certaines réalités que nous vivons se ressemblent...
Le riz à profusion...
le Nestcafé et les Pringles, comme seule présence occidentale de nourriture dans les villages éloignés....
le beurre de peanuts inexistant... mais faisable avec les arachides qui poussent dans ces pays,
les coqs, à toutes heures de la nuit (fausse croyance qu'ils ne chantent qu'à l'aube...!),
la musique du voisin à 6h le matin,
la poussière dans les rues, dans les maisons, partout,
les odeurs, les marchés, les épices,
les enfants, leur curiosité,
les animaux dans les rues, dans les maisons,
les chiens, les chats, les poules, les cochons, les vaches à travers les jeux des enfants,
la notion du temps, des distances,
les relations, le toucher entre les gens,
la religion, l'amour,
les fêtes, la bière locale, l'alcool de riz,
la marchandage et les négociations,
le lit de princesse contre les moustiques,
les mots d'amitiés des amis du Québec qui nous attendent...
nos amours, nos vies qui sont au Québec, malgré tout ce qu'on peut vivre de merveilleux ailleurs...
les sens en éveil, en tout temps!
Et au cours de ma lecture, je suis tombée sur un conseil de Manue qui m'a parlé:
«Prenez le chemin le plus tordu puisqu'il vous permettra de sortir de votre zone de confort et de faire de vous des vieilles branches plus solides sous le poid de la neige ! ;)» Manue Babin
Je me suis dit que de prendre le chemin le plus tordu, c'était bien mon genre! Quitter, souvent, mon nid douillet, Gaspésien, puis Québécois, pour vivre autre chose. Partir toujours plus loin, toujours plus longtemps. Partir seule parce que c'est un plus grand défi. Choisir une carrière qui demande de longues études. Me lancer dans un emploi où tout est à faire. M'éloigner souvent de mes amis, qui me sont pourtant si chers, pour me pousser encore plus loin. Me lancer toutes sortes de défis personnels... juste pour voir si j'y arrive! Comme tout dernièrement. Je viens de passer un mois sans alcool avec succès! Tolérance zéro! Ceux qui me connaissent bien se diront certainement que c'est facile à faire pour moi, qui n'est pas une très grande buveuse de nature. Mais le réel objectif est de ne pas succomber à la pression des autres « Allez, juste un petit verre!», « C'est ma fête, t'as pas le choix!», « J'te l'offre, tu peux pas refuser!». C'est hallucinant de voir comme les occasions de boire sont fréquentes. Toutes les raisons sont bonnes. Et de voir comme les autres ne comprennent pas que je puisse faire «ça». Combien de fois j'ai entendu «Moi je pourrais pas». Bon, ça me fait du bien de voir que je n'ai pas cette dépendance, ni par rapport à l'alcool, ni par rapport au geste social de boire. Je m'amuse et profite pleinement de mes soirées sans cela, et je profite d'autant plus de mes lendemains. Et j'ai réalisé à travers cela que «virer une brosse» comme on le dit en bon québécois, ne m'a nullement manqué. Mais prendre un bon verre de vin pour accompagner un bon repas m'a beaucoup plus manqué. Et je trouve donc agréable, ayant recommencer à boire modérément, de garder ce geste comme un petit plaisir, une gâterie. Je l'apprécie d'autant plus.
Sur ma lancée de chemin tortueux, je vais bientôt vivre une expérience qui n'augure rien de facile. Je viens d'être acceptée à une retraite de méditation de 10 jours à Lampoon, Thailande. Pour me sortir d'un petit confort quotidien, c'est un bon plan! Interdiction de communiquer entre les participants et avec le monde extérieur à la retraite, renoncer au confort matériel, suivre le rythme de vie des moines et passer des heures et des heures à méditer, voilà ce qui m'attend.... et ce que j'attends depuis longtemps. Depuis mon premier passage en Asie que j'y pense, et c'est maintenant que tout se place pour que je réalise cette expérience.
Et comme de raison, cela arrive au moment où j'ai une routine agréable, facile, à Luang Prabang... comme quoi, je fuis les chemins trop droits et sans défi!!