3 mots. 3 raisons d'écrire. 3 mots qui peuvent vivre seuls ou reliés. 3 mots séparés, parce que je ne peux choisir une formulation. Et parce que de cette façon, pas de restrictions, les fenêtres sont grandes ouvertes!

jeudi 17 mars 2011

Moi.

Moi. Le chemin le plus tordu.

Hier, j'ai lu le blog de Manue, une fille de Bonaventure. Elle est actuellement au Burkina Faso. Je lis et ça me donne le goût d'écrire plus dans le mien. Parce que c'est intéressant, parce que c'est beau, parce que ça donne le goût de partager.
Et en lisant, je suis frappée de voir à quel point certaines réalités que nous vivons se ressemblent...

Le riz à profusion...
le Nestcafé et les Pringles, comme seule présence occidentale de nourriture dans les villages éloignés....
le beurre de peanuts inexistant... mais faisable avec les arachides qui poussent dans ces pays,
les coqs, à toutes heures de la nuit (fausse croyance qu'ils ne chantent qu'à l'aube...!),
la musique du voisin à 6h le matin,
la poussière dans les rues, dans les maisons, partout,
les odeurs, les marchés, les épices,
les enfants, leur curiosité,
les animaux dans les rues, dans les maisons,
les chiens, les chats, les poules, les cochons, les vaches à travers les jeux des enfants,
la notion du temps, des distances,
les relations, le toucher entre les gens,
la religion, l'amour,
les fêtes, la bière locale, l'alcool de riz,
la marchandage et les négociations,
le lit de princesse contre les moustiques,
les mots d'amitiés des amis du Québec qui nous attendent...
nos amours, nos vies qui sont au Québec, malgré tout ce qu'on peut vivre de merveilleux ailleurs...
les sens en éveil, en tout temps!

Et au cours de ma lecture, je suis tombée sur un conseil de Manue qui m'a parlé:

«Prenez le chemin le plus tordu puisqu'il vous permettra de sortir de votre zone de confort et de faire de vous des vieilles branches plus solides sous le poid de la neige ! ;)» Manue Babin

Je me suis dit que de prendre le chemin le plus tordu, c'était bien mon genre! Quitter, souvent, mon nid douillet, Gaspésien, puis Québécois, pour vivre autre chose. Partir toujours plus loin, toujours plus longtemps. Partir seule parce que c'est un plus grand défi. Choisir une carrière qui demande de longues études. Me lancer dans un emploi où tout est à faire. M'éloigner souvent de mes amis, qui me sont pourtant si chers, pour me pousser encore plus loin. Me lancer toutes sortes de défis personnels... juste pour voir si j'y arrive! Comme tout dernièrement. Je viens de passer un mois sans alcool avec succès! Tolérance zéro! Ceux qui me connaissent bien se diront certainement que c'est facile à faire pour moi, qui n'est pas une très grande buveuse de nature. Mais le réel objectif est de ne pas succomber à la pression des autres « Allez, juste un petit verre!», « C'est ma fête, t'as pas le choix!», « J'te l'offre, tu peux pas refuser!». C'est hallucinant de voir comme les occasions de boire sont fréquentes. Toutes les raisons sont bonnes. Et de voir comme les autres ne comprennent pas que je puisse faire «ça». Combien de fois j'ai entendu «Moi je pourrais pas». Bon, ça me fait du bien de voir que je n'ai pas cette dépendance, ni par rapport à l'alcool, ni par rapport au geste social de boire. Je m'amuse et profite pleinement de mes soirées sans cela, et je profite d'autant plus de mes lendemains. Et j'ai réalisé à travers cela que «virer une brosse» comme on le dit en bon québécois, ne m'a nullement manqué. Mais prendre un bon verre de vin pour accompagner un bon repas m'a beaucoup plus manqué. Et je trouve donc agréable, ayant recommencer à boire modérément, de garder ce geste comme un petit plaisir, une gâterie. Je l'apprécie d'autant plus.

Sur ma lancée de chemin tortueux, je vais bientôt vivre une expérience qui n'augure rien de facile. Je viens d'être acceptée à une retraite de méditation de 10 jours à Lampoon, Thailande. Pour me sortir d'un petit confort quotidien, c'est un bon plan! Interdiction de communiquer entre les participants et avec le monde extérieur à la retraite, renoncer au confort matériel, suivre le rythme de vie des moines et passer des heures et des heures à méditer, voilà ce qui m'attend.... et ce que j'attends depuis longtemps. Depuis mon premier passage en Asie que j'y pense, et c'est maintenant que tout se place pour que je réalise cette expérience.

Et comme de raison, cela arrive au moment où j'ai une routine agréable, facile, à Luang Prabang... comme quoi, je fuis les chemins trop droits et sans défi!!

jeudi 10 mars 2011

Moi.

Moi. Descendre un peu plus bas, pour mieux remonter.
Six mois que je suis à Luang Prabang déjà, six mois que je vis à Luang Prabang. Depuis deux mois maintenant j'ai dépassé la durée maximale à l'étranger que j'avais atteint auparavant. Depuis un bon moment déjà, je ne me sens plus en voyage, j'ai vraiment l'impression de vivre ici. J'ai mon chez-moi, mon travail, mes amis, ma routine. Bien qu'elle soit à milles lieux de ma routine québécoise, j'ai bien une routine ici. Je continue d'être pleinement satisfaite d'avoir choisi de rester ici plus longtemps et je ne m'ennuie pas trop du Québec puisque j'ai encore un fort sentiment que ma place est ici pour le moment. Toutefois, qui dit routine, dit aussi réalité quotidienne avec ses hauts et ses bas. J'ai dernièrement eu une période en basse altitude!

Ici, je fais des rencontres à la tonnes! Assez pour en oublier le nom de certains. Il y a les expats, leurs amis de passage, les touristes, les voyageurs, ceux qui sont là pour 2 jours et ceux qui sont là pour 2 mois. Avec tout ça, les nouvelles rencontres s'accumulent... et les «au revoir» aussi. En vivant ici longtemps, on fini par éviter ceux qui ne sont là que pour quelques jours. On se fatigue vite des conversations de nouvelles rencontres « tu viens d'où? tu voyages pour longtemps? ...». On se prive ainsi certainement de quelques belles rencontres, mais au-delà de cela, on s'évite certainement une tonne et demi de conversations superficielles qui ne mèneraient à rien de plus profond. Mais, je réalise aussi que même au sein des expats, les relations et conversations restent, avec une majorité des gens, superficielles. On me dira qu'au Québec, c'est pareil, avec beaucoup de gens que l'on côtoie régulièrement, mais la différence, pour moi, est qu'au Québec, j'ai déjà un réseau social tissé serré et non pas seulement des connaissances. Ici, l'isolement social des expats par rapport au Laos (principalement par le mode de vie, les différences culturelles) et par rapport au reste du monde occidental, fait en sorte que la communauté est restreinte et plutôt fermée. Les mêmes gens se voient et revoient à longueur de semaines et de mois, parsemés ici et là de nouvelles arrivées et de départs, et une toile sociale se tisse, les fils se croisent et s'entrecroisent sans fin, mais restent à l'intérieur d'un périmètre restreint. Le monde extérieur à la toile est un monde étranger et menaçant pour l'équilibre interne, alors on n'y parle de son nombril et de celui des autres. Et pour varier et aller combler quelques manques, ont y boit énormément et on s'évade avec un petit joint. Souvent, je me sens comme un insecte d'une autre catégorie... un moustique, peut-être, qui peut voler d'une toile à l'autre, et s'y poser de temps en temps, mais qui, par chance, ne s'est pas encore entremêlé à travers les fils. En même temps, autant je ne désire pas m'y coller et rester pris, puisque ce monde ne me ressemble pas, autant, je ne peux m'en passer, car j'ai aussi besoin de socialiser... Ce sont ces constats qui m'ont donné la mine basse dernièrement... Mais heureusement, de belles personnes sont entrées dans ma vie et hop, la pente est remontée et le sourire est de retour!

J'ai eu le chance de voir passer pour quelques jours une Cayenne, une vraie de vraie! Ouf! Quel bonheur que de partager avec une fille qui a non seulement les mêmes origines, mais aussi les mêmes référents, les mêmes expressions, le même accent coloré et qui en plus partage une partie de mon réseau social Gaspésien et qui évolue dans un domaine professionnel fort relié au mien. La connexion est instantanée! La «parlotte nous va» comme dirait l'autre! On fait le plein, et le vide, et le re-plein, ça fait du bien! Comprendre l'autre et être comprise... me change bien du sentiment d'être étrangère parmi les étrangers, dans un pays étranger! Merci à toi!

J'ai aussi, et c'est un peu comme si je l'avais oublié lorsque je broyais du noir, de bonnes amies ici qui m'apportent beaucoup. Plus je les découvre, plus je les apprécie, et plus elles me surprennent aussi! Et c'est bon de ne pas se sentir seul dans le bateau, et de pouvoir s'exprimer librement!

Et, en plus, j'ai mes amis Laos. Ces amis, rafraîchissants, amusants, simples! Pas de tracas, pas d'horaire, que des hasards, des bons moments, des surprises, et des sourires. Quoi de mieux, quand ça va un peu moins bien, que de croiser par hasard au coin de la rue, un ami, qui te dit: «je cuisine ce soir pour des copains, joins-toi à nous», dans un mélange d'anglais et de laotien.

- À quelle heure?

- Maintenant!

- D'accord!

Et de se retrouver avec des amis et des inconnus, des Laos et des étrangers, de la bonne bouffe (un peu trop épicée, comme d'habitude), un verre de vin, des guitares, des bonnes blagues en français, en laotien et en anglais... c'est un peu comme un petite dose de bonheur qui te tombe dessus par hasard!


mercredi 9 mars 2011

Sourire!


Sourire, histoire de chasse!!
Pour me pratiquer, avant d'aller chasser avec papa... voici ma prise au «gun à pression»!