3 mots. 3 raisons d'écrire. 3 mots qui peuvent vivre seuls ou reliés. 3 mots séparés, parce que je ne peux choisir une formulation. Et parce que de cette façon, pas de restrictions, les fenêtres sont grandes ouvertes!

mercredi 29 novembre 2017

Moi. MON voyage!

Voilà. Je suis à nouveau une voyageuse en solo. Le temps en voyage perd ses repères. Il me semble l’avoir laissé s’écouler si longtemps avant de décider de poursuivre mon chemin de mon côté et pourtant... je réalise que tout cela s’est passé en accéléré. Peut-être que je deviens plus habile pour m’affirmer? 
 Ou est-ce que le contexte du voyage me facilite la tâche ? Cet état, que j’ai trop connu, m’est apparu insupportable. Refermée sur moi-même, incapable de nommer ce qui ne me convient pas. Prise avec des besoins, des envies, des idées, des inconforts qui restent coincées en moi. À dire, confronter, affronter, affirmer, clarifier dans ma tête, mais pas de vive voix. L’incohérence, l’égocentrisme... je commence à reconnaître les sources de mes réactions intenses. Mais au-delà de la réflexion, c’est la prise de conscience de mes sentiments qui me guident. Aucune envie de rester dans cet état. À des années lumières de ce que les voyages peuvent m’apporter. Formuler une phrase dans ma tête. Une autre. Recommencer. « Are you all right? ». Bien sûr, que je me vois répondre... excusant mon état par la fatigue et la gastro... Reformuler, changer d’idée, sentir les mots coincés dans ma gorge. Me rappeler les fois où j’ai pu laisser passer TANT de temps avant de laisser sortir les mots. C’est si facile de parler quand on sent l’autre à l’écoute. Pas cette fois. Mais je sais comme c’est soulageant une fois que c’est fait. « I think I’m don’t feel comfortable to continue my trip with you ». C’est fait, ouf. J’attends la réaction. Je n’entends rien. Je continue... « des amis m’ont parlé d’une guesthouse pas trop loin, peux-tu m’y laisser? » Je m’organiserai pour la suite. Et voilà. Il est pire que moi finalement, pour parler franchement. C’est tout. Soupire de soulagement. 


Puis l’incertitude prend place. Ce sera plus compliqué comme voyage. Plusieurs des endroits que j’ai envie de voir ne sont pas facilement accessible sans voiture. Je n’arrive toujours pas à faire fonctionner mon téléphone ici, et ça semble presqu’un essentiel pour fonctionner. Il n’y a aucun transport en commun dans le petit bled de touristes riches dans lequel je suis actuellement. Les transports me coûteront pas mal plus cher... Pourtant, je me balade, sourire aux lèvres, à ma vitesse, en arrêtant où j’ai envie, en me laissant éblouir par le paysage. Je suis bien. J’ai MON rythme, MON style, MES défis... MON voyage! 



À chaque départ, je retrouve cet éternel questionnement... Pourquoi? Pourquoi partir? Pourquoi me retrouver dans des situations pas possibles, insécurisantes, déstabilisantes?
Les réponses arrivent déjà...
Parce que j’arrive à mieux me comprendre, mieux m’écouter, me connecter à moi-même. 
Parce que quand je suis sur le bon chemin, je souris en marchant. 
Parce que j’apprends tellement en si peu de temps. 
Pour les rencontres qui me parlent de leur coups de coeur et me donnent envie de continuer mes découvertes. 
Pour les rencontres d’une journée, d’une heure, d’une semaine qui me font découvrir de nouvelles perspectives. 
Pour les gens, touchés par ma situation, ou ceux qui me trouvent courageuse, qui m’offrent gracieusement un lift jusqu’à la ville la plus près, m’amènent acheter mon billet de bus, me déposent dans un petit resto familial. Pour cette famille qui garde mon backpack pour la journée, qui me conduit plus tard à la station de bus. Pour la maman, qui me donne des conseils de sécurité dans ce pays pas si sécuritaire. 
Pour des journées inusités, à goûter du champagne à 10h le matin et des vins jusqu’à 17h, dans un décor des plus majestueux, en tram et en autobus, avec la charmante compagnie d’un couple belge-italien-éthiopien adorable... 
Pour les paysages, les aventures, les découvertes.
Pour les sentiments de liberté, de force, de vulnérabilité.
Pour l’intensité des émotions chaque jours. 
Pour la personne que cela fait de moi... Écris-je en devenant émue! 


dimanche 26 novembre 2017

Moi. Afrique du Sud.


Cape Town m’a accueillie avec ses montagnes majestueuses, ses vagues immenses et son vent constant. Dans toute sa splendeur, la ville a su m’éblouir, me donner envie de la parcourir d’un bout à l’autre, et encore plus, d’explorer ses alentours; Table Mountain, Cape Point, Hout Bay et tant d’autres. C’est en voiture que j’ai commencé cette exploration. Mon ami - ou plutôt, connaissance de voyage d’il y a plusieurs années - est venu me chercher à l’aéroport en voiture et m’a montré ces beaux points de vue, les routes impressionnantes, comme la Chapmans Peak Drive. 
Quelle chance! Avoir une connaissance locale, une personne qui connaît bien l’endroit qui connaît les arnaques et les coins moins connus. J’ai accès facilement, probablement beaucoup plus qu’en transport en commun, à des endroits magnifiques. J’ai à peine besoin de me renseigner sur les choses à voir, on m’en propose, on m’y guide, on me donne son avis sur ce qui vaut la peine, ce qui ne la vaut pas. 



Pourtant… Il me manque quelque chose. Il me manque la « petite touch » des voyages, la lenteur, peut-être même qu’un peu de challenge me manque. J’ai envie de parcourir tout cela à pied. De prendre mon temps. De décider le matin ce que j’ai envie d’explorer et de trouver le moyen de le faire… par moi-même. De m’informer et de faire mes choix, de choisir d’aller jusqu’au bout du Cap Bonne Espérance, même si 10$ est ridiculement cher pour un Sud-Africain! 


J’ai l’impression de passer à côté du sentiment de liberté, de totale indépendance, de moment présent, voire peut-être même d’égoïsme que je retrouve normalement en voyageant seule. Cet état qui me permet de décrocher complètement, de me centrer sur moi-même, de me détacher des multiples influences qui dictent une trop grande partie de la ma vie, de mes journées… Je réalise, après seulement 2 jours ici, avec une gastro ou une indigestion qui me cloue au lit (bien oui, déjà! Welcome to Africa, Laurence!) que ce n’est pas la destination qui importe vraiment dans mes voyages… mais comment je le vis dans le quotidien. 

Alors se dessine un important défi pour moi. Celui d’être plus loyale envers moi-même qu’envers les autres. Il n’y a pas d’engagement ni d’obligation à poursuivre mon voyage avec lui. Mais c’était ça le plan, et je vais devoir m’affirmer, quitte à décevoir, quitte à être « lâcheuse ». Ça l’air facile de l’extérieur, mais moi je dois travailler fort pour trouver le bon moment, la bonne façon. Être capable d’exprimer mon besoin. 
Alors j’accumule mes observations, je me connecte à moi-même, mes sentiments, mes intuitions, mes « feelings », mes envies et mes besoins. 


Je préfère marcher que rouler… ou en tout cas, rouler sur deux roues sans moteur plutôt que sur 4! Bon je n’aurai évidemment pas le choix de prendre des autobus pour les longues distances… mais je choisirai du moins des Backpacker Hostels qui permettent de visiter les endroits à pied, ou de rejoindre l’océan à pied. Plutôt que des hotels plus loin qui me rendent dépendante de la voiture. Je ferai de longs trek toute la journée, sans me sentir coupable de choisir des activités qui ne conviennent pas à sa cheville blessée. Je louerais des vélos pour aller voir plus loin. Je serai autonome. Je serai libre! :)