3 mots. 3 raisons d'écrire. 3 mots qui peuvent vivre seuls ou reliés. 3 mots séparés, parce que je ne peux choisir une formulation. Et parce que de cette façon, pas de restrictions, les fenêtres sont grandes ouvertes!

dimanche 30 janvier 2011

Sourire

Sourire. Koh Tonsay.
Je suis sur une île paradisiaque depuis déjà 3 jours. L'île, au sud du cambodge, est toute petite. Une belle randonnée permet d'en faire le tour en moins de deux heures. Il y a environ une vingtaine de familles Khmer qui y vivent. La plage principale, sur laquelle est mon petit bungalow de bambous, rassemble 7 ou 8 familles qui toutes ont quelques bungalow à louer et un restaurant offrant de succulents et frais fruits de mer et poissons. La plage ensablée fait environ 1 km de long et est parsemée de plate-formes en bambous, couvertes ou non, et de chaises longues en bois. L'eau est à une température parfaite, rafraichissante sans être froide. Il n'y a pas grand chose à voir en snorkeling, mais l'endroit est parfait pour nager et faire des longueurs de plage.
Donc, j'y suis depuis quelques jours, à profiter du soleil, à marcher, à lire et nager. Je profite pleinement des fruits de mer frais, d'autant plus qu'ils sont inexistants à Luang Prabang. Après avoir goûté les crevettes, le crabe et les calmars, je m'apprète à essayer le fameux poisson. Je le choisi grillé avec la sauce poivre de Kampot et lime, spécialité du coin. Je reçois ce poisson après une éternité - il ne faut pas être pressé sur cette île, mais il n'y a de toute façon aucune raison d'y être pressé. Je prends une première bouchée, c'est délicieux. Je mastique lentement, sors une arrête de ma bouche et avale le reste... Et c'est là que ma péripétie commence! Je me lève soudainement en toussant et tentant de cracher. J'ai une arrête de coincée dans la gorge. Elle est bien profonde dans ma bouche et me lève le coeur, mais elle n'obstrue pas du tout ma respiration. Je la sens avec le derrière de ma langue et j'ai l'impression qu'elle est plantée dans ma langue. J'essaie de l'atteindre avec un doigt, en vain. Je me racle la gorge, je tousse, je bois de l'eau... tout ce que j'arrive à faire, c'est d'avoir des haut-le-coeur. Mes amis, rencontrés sur l'île, veulent m'aider, mais ne savent pas trop quoi faire. Tim prend un lampe de poche et tente de voir l'arrête, en vain. Je m'empare de la lampe de poche et me poste devant un miroir dans le restaurant. Je parviens furtivement à voir l'arrête, minuscule, plantée dans mon amygdale! Me voyant me battre contre cette ennemie, la femme qui tient le restaurant entreprend de m'aider, en me faisant des massages au niveau du cou. Je sens que ça fait bouger l'arrête, mais ne la déloge pas. Elle me fait avaler tout rond des boules de riz blanc espérant que l'arrête s'y colle, en vain.

Je retourne à table, m'excusant de mettre mes doigts dans ma bouche. Évidemment, tout le monde comprend. Je suis devenue l'attraction de la soirée, c'est dire comme c'est tranquille sur l'île. On me dit même qu'on ne veut pas aller se coucher avant de voir comment j'arriverai à me sortir de cette situation désagréable. Le serveur du restaurant part à la recherche de quelqu'un sur l'île qui pourrait m'aider. On fait venir un homme trapu, d'une quarantaine d'années. Sur le coup, j'ai peur et je questionne le serveur sur ce que cet homme veut tenter sur moi. Il s'exécute; en fait il a sa propre technique de «massage» au niveau du cou, qui en fait est assez agressive. Il me donne des coups avec le côté de la main, très fort et de façon répétitive; tout en disant des espèces d'incantations tout bas, auxquelles je ne comprends évidemment rien du tout. Il refait trois fois la même chose, me demandant ensuite si ça a fonctionné. Ensuite c'est tout. Ça a aidé, mais l'arrête est encore là. J'ai l'impression qu'elle s'est cassée et qu'il ne reste qu'une petite tête d'arrête coincée dans mon amygdale, qui ne dérange plus ma langue. La dame du restaurant revient vers moi, elle m'installe une grosse arrête dans les cheveux et me dit qu'en allant dormir, je dois la lancer très loin. J'imagine que c'est le même bon vieux principe que de frotter des vérues sur une demi patate et de lancer la patate au bout de ses bras... Je retourne à table, toujours les doigts dans la bouche. Après maintes et maintes tentatives, j'arrive, je ne sais trop comment, à déloger ce qui reste de prit. J'ai besoin de quelques vérifications avant de bien réaliser que j'y suis enfin parvenue. J'en avertie l'assemblée qui applaudissent enthousiastes. Je me sens libérée! C'est fou une si petite chose peut nous pourrir la vie, quelques heures durant!
Évidemment, le sourire vient après tout ça!

Sourire!

Sourire. Les transports au Laos!
Josiane et moi avons fait l'expérience d'un autobus-couchette (sleepy-bus) typiquement Laos. Quelle ne fût pas notre surprise, en grimpant dans l'autobus de voir les couvertures arborants fièrement les 101 dalmatiens dans chaque lit. Nous avançons sourire aux lèvres jusqu'à notre «lit» dans lequel nous attend joyeusement un monsieur Lao... qui fait signe à Josiane de grimper avec lui. Le lit en question est plus petit qu'un lit simple, vous comprenez donc bien la réaction négative de Josiane, essayant de lui montrer le «ticket» avec nos deux numéros correspondant à ce lit. Heureusement, la responsable du bus fait déguerpir le monsieur et question et nous nous installons pour quelques minutes de fou rire... jusqu'à ce qu'on prenne chacune une gravol et tombant «paf» pour la nuit! Il nous reste toutefois quelques minutes d'éveil, assez pour assister à quelques chansons dramatiques thailandaises version karaoke!















Quelques jours plus tard, nous prenons un billet pour un bus vers les 4000 îles, au sud du Laos. Le bus en question est un tuk-tuk jumbo et à bord.... 22 Laos, 7 falangs, une tonne de bagage, une bicyclette, des poussins, une poule et... une souris verte! Pour 3h qui en deviennt 4h30 ;)

Les Laos n'ont décidemmet pas une bulle personnelle aussi grande que la notre. Il est normal que notre voisine nous tienne la cuisse ou dorme sur notre épaule. Rassurez-vous, les contacts physiques entre différents sexes en public sont mal vus, un voisin d'autobus ne pourrait donc pas en faire autant!

mardi 18 janvier 2011

Moi.

Moi. Moi qui voyage! Moi seule à nouveau. Je viens de passer 4 semaines mémorables avec une amie merveilleuse. Il y a quelques heures, elle est embarquée dans taxi en direction de Bangkok, avant la fin de la semaine, elle sera de retour au Québec. Et hop! Moi je suis à Siem Reap, sans elle. Retour à mon rythme de vie personnel, ce qui ne sera pas un changement drastique car nos modes de voyage respectifs sont très compatibles! Tout de même, je ressens un petit pincement au coeur, un petit vide de la laisser partir. Ce fut absolument génial d'avoir quelqu'un avec qui partager les endroits magnifiques que j'ai visités, de parler ma langue -avec mon accent- et toutes mes expressions colorées et d'être comprise du premier coup. D'avoir des discussions sur tous les sujets possibles avec un point de vue sembable culturellement. Pas que ce soit désagréable de discuter des mêmes sujets avec d'autres cultures, au contraire c'est très enrichissant, mais ça fait quand même du bien de sentir cette connexion culturelle. Merci en tout cas mon amie, merci, ta présence a été un cadeau pour débuter cette nouvelle année!



Après un Noel un peu décevant, ne ressemblant nullement à un Noel pour moi et loin de la famille et des amis, à des lieux d'une ambiance blanche, l'arrivée de mon amie a marqué le passage vers l'année 2011 avec force! Apportant avec elle messages de la famille, petits cadeaux, bonne humeur constante et des tonnes de fou rire, ça a permis de défoncer l'année à merveille. Scéances de revalorisation quotidienne entre nous, petites gâteries par-ci, par-là, passant d'un massage à l'huile à un verre de vin sur le bord du Mékong, j'ai fait le plein de belle énergie!

Je vais poursuivre mon petit voyage cambodgien pour encore quelques jours avant d'entamer la longue route de retour vers Luang Prabang. J'aurai de longues heures, pénibles pour mon fessier, pour réfléchir à toutes ces bonnes résolutions de nouvelle année que je me suis données, qui au fond n'ont rien d'exceptionnels... Simplement la continuité de ce que j'ai déjà entamé au début de ce périple, mais avec une chance de tout reprendre dans le bon sens et de me redonner un petit tremplin pour aller plus loin! Et hop!

Maintenant, je suis prête à me lancer dans un retour en force à Luang prabang (bon rythme de vie, sain, bonnes résolutions, projets en tête, équilibre, etc.) tout mettre en place pour mettre toutes les chances de mon côté de surmonter la pression sociale(encore) en conservant ce rythme la.

dimanche 2 janvier 2011

Moi.

Moi. Oui, oui, encore Moi. Petit bilan, décisions, changements! Le Laos a décidé qu'il voulait encore de moi pour un certain temps. Mon retour au Québec était prévu pour la semaine prochaine, début janvier, mais il sera retardé. Je ne me vois pas rentrer si tôt au Québec. Il me reste tant de choses à vivre, à voir, à découvrir, à expérimenter... Je n'ai pas achevé mon travail ici; mon travail sur moi-même, mon travail avec Dao, mon apprentissage du laosien. Si je pense à cet avion qui m'attend le 5 janvier, je n'arrive pas à m'imaginer dedans. Je ne peux pas me voir assise devant mon ordinateur au bureau. Je ne me vois pas revoir mes amis, ma famille, mes collègues et leur raconter mon périple, car il n'est pas terminé. J'aurais un sentiment d'inachèvement intense. Il faut dire qu'il y a plusieurs semaines déjà que j'ai pris cette décision de rester au Laos plus longtemps et je ne me suis pas du tout préparée à un retour au bercail. J'ai donc tout mis en place pour avoir encore devant moi tout le temps voulu pour poursuivre ce séjour asiatique. Je suis donc maintenant sans emploi au Québec. Je continuerai de travailler ici avec Dao et de donner des cours de français à quelques personnes. J'irai parcourir les alentours, le Sud du Laos, le Cambodge, la Thailande, Bali, mon pays intérieur et ses contrées inconnues. Et je me donne 6 mois de plus pour tout cela. Je ne peux pas rentrer la semaine prochaine, je ne le sens juste pas. En fait, je ne me questionne même pas, c'est tout clair pour moi, c'est une évidence. Et quitter mon emploi me l'a prouvé. C'était comme si je n'y travaillais déjà plus. Comme si en réalité, je l'avais quitté en septembre, alors que je devais partir temporairement. Et les petites tappes dans le dos, les mots d'encouragements, les petits cadeaux, petites attentions et messages d'amour et d'amitié reçus ne font que confirmer cette décision!
Et j'entame donc cette nouvelle année à Luang Prabang, en compagnie d'une amie qui m'est chère et qui partagera mes découvertes pour les premières semaines de l'année. 2011 qui commence en beauté pour moi, bien entourée par une famille et des amis extraordinaires qui me font sentir leur présence toute proche, même à des milliers de kilomètres de distance. 2011 qui sera la suite de ce voyage aux multiples facettes et qui en verra la fin, lorsque sa fin sera vraiment venue.