3 mots. 3 raisons d'écrire. 3 mots qui peuvent vivre seuls ou reliés. 3 mots séparés, parce que je ne peux choisir une formulation. Et parce que de cette façon, pas de restrictions, les fenêtres sont grandes ouvertes!

samedi 14 mars 2015

Destination.

Destination plage. Destination magasinage!

Je tenais à garder une portion de mon temps pour aller à la plage: profiter de la chaleur, du soleil, prendre du temps pour moi, avant de revenir dans le froid hiver québécois et la réalité du quotidien. 

Mon plan pour ces journées à la plage: dormir, manger, lire, méditer, nager, relaxer, marcher (ou courir) sur la plage, me faire masser... Je me suis vite rendue compte que j'étais beacoup trop curieuse pour me consacrer entièrement à ces activités. Trop peur de manquer quelque chose sur cette île que je découvre pour la première fois: Koh Chang. J'ai donc fait: une randonnée pour aller voir les chutes, une virée imprévue à moto vers le village de pêcheurs de Bang Bao avec un Argentin qui fait de la crème glacée en Espagne, une sortie de snorkeling. Après tout cela, me restait une journée pour ne rien faire à la plage: un peu gâchée par les intenses coups de soleil sur mon dos - résultat de la journée de snorkeling et le mal de cou - résultat d'un mauvais massage, d'une mauvaise nuit ou de la combinaison des deux! Dernière journée donc, à lire, me faire masser dans un endroit fiable et me baigner au coucher de soleil. Moment de grâce! Petite habitude que j'ai rapidement adoptée: la baignade dans l'eau chaude alors que la boule de feu bien ronde descend doucement à l'horizon... Fabuleux! 

J'ai bien choisi ma plage, c'est la plus tranquille. La plage d'à côté est bordée d'énormes resorts et celle de l'autre côté, inondée de bars et de fêtards. Celle-ci est juste assez tranquille pour permettre de vraiment relaxer et juste assez occupée pour offrir quelques choix de restaurant, sur la plage. Mon bungalow, très rustique, est directement sur la plage, il a les pieds dans le sable et regarde la mer. C'est ce que je voulais! Le seul hic ici: c'est beaucoup trop romantique pour y être sans mon amoureux! 

Puis, c'est Bangkok qui m'attend. 2 jours intenses de magasinage, bonne bouffe et belles rencontres. J'y vois David, un ami en voyage pour un an et y rencontre Amélie, Québécoise devenue presque asiatique, puisqu'elle y vit depuis plusieurs années, enseignante dans des écoles internationales. Généreuse et accueillante, elle m'offre la chambre d'ami de son appartement, me fait visiter son école et me partage ses bons plans de restaurants et salons de massage dans son quartier. Elle m'y accompagne, avec David. 

Ce sont mes derniers jours. Je profite au maximum des pad thai, tom yum et salades de papaye verte. Je me promène dans cette ville bourdonnante en sky-train, en taxi-meter, en boat-taxi et surtout... en moto-taxi! J'ai l'habitude de me promener à motorbike en Asie, comme passagère. Mais je n'avais pas pensé à ce que ce serait comme expérience pour traverser la ville, et le centre-ville de Bangkok!! Se faufiler à travers les voitures, zigzaguer dans le traffic, mais surtout... rouler vite sur les grandes routes... je n'ai pas l'habitude. Je dois dire que c'est... excitant et épeurant!! (Maman, je portais un casque). 

Puis, c'est la fin de ce périple. Retour au Québec. 
Ho! Mais une escale à l'aéroport de Tokyo.. pour me permettre de profiter d'une soupe udon, de sushis et de thé matcha. Miam! :) 

Sourire.

Il y a de ces moments magiques, qui semblent tout droit sortis d'un scénario holliwoodiens, qui nous tombent parfois dessus. 
À Mueng Ngoi, j'en ai vécu un. 

De retour d'une belle marche à travers les rizières séchées par le soleil, Evelyne et moi passons prendre un rafraichissement au restaurant adjacent à notre petit bungalow. Nous y croisons l'un de nos voisins de bungalow. Alors qu'il poursuit son chemin, je laisse savoir à ma partenaire de voyage que j'ai remarqué que pendant que nous nous prélassions dans nos hamacs, la veille, ils nous regardaient beaucoup. J'omets de dire qu'en fait, j'avais l'impression qu'il "me" regardait beaucoup, mais Evelyne, elle, me le fait remarquer. Nous continuons tranquillement de boire nos jus glacés et n'en reparlons pas jusqu'à notre départ. 


Le matin de notre départ, le cadran sonne trop tôt à notre goût. Les yeux encore collé, et le dos un peu endoloris de la dureté du matelas, je commence à préparer mon sac à dos. C'est alors que je remarque un petit bout de papier sous la porte. Je pense, en premier lieu, à une copie de facture pour le bungalow, même si cela n'est pas vraiment coutume ici. Quelle n'est pas ma surprise lorsque je déplie une lettre adressée à mon nom! La lettre, écrite dans un anglais qui n'est pas la langue maternelle de l'auteur, me déconcerte. 

Notre voisin, y a écrit un mot, gentiment, gratuitement et sans attente de retour, pour me dire à quel point il me trouve belle "you are one of the most beautiful girls I have ever seen". Simplement, comme ça, il voulait me le laisser savoir. Avec pour signature, son prénom seulement, pas d'adresse, pas de nom de famille, par de courriel. Gratuitement, sans attente. Avec des excuses de m'avoir fixée des yeux!
Son objectif, tel qu'il l'a écrit, a été atteint: "to make me smile and feel happy."

Destination.

Les derniers jours à Luang Prabang. 


De retour en "ville", je profite des derniers jours pour passer du temps avec Dao et Mia. À la maison, on joue au ballon, on lit des histoires. Je visite leur nouvelle école. La professionnelle en moi ne peut s'empêcher de faire de petits entretiens de lecture, basic, avec leur nouvelle orthophoniste. Pour voir l'évolution. Intéressant !! Je visite aussi une école-pension pour les enfants vivant avec une déficience auditive. Endroit très intéressant. Une école dans laquelle les enfants apprennent non seulement l'académique, mais aussi toutes sortes d'activités fonctionnelles utiles pour leur avenir (jardins, animaux, réparation de toutes sortes, etc...). 

Je profite aussi de mon temps libre pour revisiter des endroits et des gens. Ça me fait drôle d'être à Luang Prabang en vacances! Je retourne voir Tadam, et sa boutique originale de textiles. Je visite la maison de Phet, en construction. Je vais manger au resto de Dith et je rencontre sa copine. Je me ballade au marché de nuit, et je mange de petites omelettes de coconut. Je longe le Mékong pour le coucher de soleil ou pour m'arrêter boire un café avec Coralie, Fab et leur petite Vatsana. Je me fais masser. Je vais manger au resto avec les soeurs Sone et Vone. Je prends une bouchée et un verre au Sabai Sabai, le bar de Dédé. Je mange de la soupe pour déjeuner. Je prends un cours de cuisine au Tamarind. Et à travers tout cela, je fais déjà mes aurevoirs!



Je profite de chaque instant. Chaque goût. Chaque paysage. Chaque odeur. Chaque personne. Chaque sourire! 
Puis, je pars vers la Thailande! 


Moi. Destination Mueng Ngoi.

Avant d'arriver au Laos, je n'avais pas fait de plans précis. Je souhaitais laisser libre cours aux idées et opportunités qui s'offriraient à moi sur place. Mueng Ngoi, petit village du Nord du Laos, le long de la Nam Ou (Rivière Ou) faisait partie des possibilités envisagée. C'est mon village préféré...!

Evelyne, jeune québécoise à l'esprit vif et à l'oeil curieux, coloc pour quelques jours chez Nathalie,avait  prévu aller vers Nong Kiaw et Mueng Ngoi avant de partir vers Bangkok, puis le Népal. Je profite de l'occasion pour l'accompagner, contente d'avoir une compagne pour y aller. 

Longue journée pour se rendre à Mueng Ngoi.... ayant décidé de prendre le bus local, nous faisons face au fait qu'il ne part qu'une fois plein, ce qui s'est avéré vers 13h, plutôt que 11h. Je me demande ce que je m'en vais faire là-bas, pour seulement quelques jours. J'y suis déjà allée quelques fois, et comme ce village est gros comme main, je n'y découvrirai surement pas grand chose. À moins que ça n'est beaucoup changé ? Je serais alors probablement déçue. Il y a quelques années, on parlait déjà que les chinois voulaient construire une route qui passerait par Mueng Ngoi, village jusqu'à ce jour encore atteignable en bateau seulement. Je verrai bien. Mais je me demande si je ne suis pas simplement en train de perdre mon temps à y retourner, ou plutôt, de réduire mon temps à Luang Prabang... 

On arrive trop tard pour prendre le bateau, nous pourrons le prendre le lendemain matin. On profite du coucher de soleil du pont de Nong Kiaw...

et du début du jour sous la brume...


...avant de prendre le bateau. Plus on approche de Mueng Ngoi et plus je sais pourquoi j'y vais. Et en n'y mettant les pieds, ça devient clair. C'est simplement magnifique. Entourée des montagnes, avec le soleil qui fait danser ses reflets sur la rivière, l'absence de voiture, la forêt luxuriante... Je me sens si bien entourée de cette beauté, de cette nature, de ce village rustique... Je me sens bien dans cet endroit. Voilà pourquoi je voulais y revenir. 

Il y a bien une route qui passe de ce côté de la rivière maintenant, pour faciliter le passage des chinois vers les barrages hydroélectriques qu'ils construisent sur la Nam Ou. Toutefois, la route ne passe pas par Mueng Ngoi directement. Le village n'a donc pas grossi, ni été envahi par les voitures. Par contre, l'électricité est installée de façon permanente maintenant. À mon dernier passage, il n'y avait que de l'électricité produite par des génératrices, entre 18h et 22h. La venue des fils électriques et des installations qui vont avec permet aussi la venue de l'internet et des réseaux wifi, offerts dans tous les bungalows et resto du village. C'est un gros changements, quand même!

Les attractions: la grotte, les rizières, les trekking, sont restés semblables. Toujours aussi doux pour les yeux! 


Et quel plaisir de revoir des copains ici aussi! Et même, de revoir ce petit garçon, qui ne me connait pas, mais que j'ai vu à 20 jours, puis quelques fois dans sa 2e année de vie et qui a maintenant 6 ans...! 

Je suis reconnaissante de la présence d'Évelyne pour vivre ces moments avec moi et heureuse qu'elle apprécie autant que moi les Gin-Tonic! 






Moi.


Moi et les gens. 
(ou la frustration d'avoir à tout réécrire, puisque j'ai perdu mon texte au moment d'en faire la correction...! Prise 2, donc!)

J'avais la crainte de revenir à Luang Prabang et de n'être qu'une touriste parmi tant d'autres. Ayant déjà vécu le quotidien de la ville et même, ayant fait partie, en quelque sorte de la communauté, le contact avec les gens était privilégié. Après 4 ans, qu'en est-il ? C'est assez rapidement que mes craintes se sont envolées... 

Quel plaisir que de se faire reconnaître sur la rue principale par un ancien employé du Dyen Sabai, ou d'entendre mon nom lorsque j'entre dans un resto! Les gens me reconnaissent, et ça fait chaud au coeur! J'avais pu garder contact avec certains d'entre eux, via facebook, mais la plupart ne l'utilisent pas. J'avais peur aussi de ne pas revoir ceux pour qui je n'avais pas moyen de recontacter. Mais Luang Prabang est assez petite, et j'ai revu presque tout le monde!! 
Les retrouvailles sont toutefois particulières. Nous, Québécois, avons tendance à être très démonstratifs et à embrasser chaleureusement nos amis. Ce n'est pas le cas des Laosiens. J'ai du mal à exprimer ma joie de les revoir tout en freinant mes élans physiques de démonstration d'amitié. Le sourire, toutefois, est international, et l'expression que prennent les visages des amis qui me croisent par hasard et me reconnaissent n'a pas de prix! 
Quelques uns sont devenus dans amis assez proche et ont eu suffisamment de contacts avec les falangs pour connaître nos habitudes et me prennent spontanément dans leurs bras lorsqu'ils me voient! Ça fait vraiment plaisir! La seule avec laquelle je me permets de prendre les devant, c'est Sone, manager du Dyen Sabai et bonne amie. Je sais qu'elle ne le ferait pas, que ça la met mal à l'aise, mais que ça la fait rire et peut-être même qu'elle apprécie! 

Les invitations se succèdent, les activités lao remplissent mes journées :
- après-midi sur une île sur le Mékong pour manger de la salade de concombres, concombres qu'ils font pousser sur cette île et dont c'est la période de cueillette. Les concombres sont frais, la salade est bonnes et la Beer Lao coule à flot (au gros soleil, à la grosse chaleur, avec le décallage horaire de 12h dans le corps... je deviens de plus en plus bavarde et me sens presque trilingue!) 
 
- le Full Moon Karaoke. Avec Nathalie, quelques français et plusieurs Laosiens, les musiques Pop anglo et thaï s'alternent. 2 micros, quelques bons chanteurs, plusieurs mauvais, des gens qui mangent, qui boivent de la Beer Lao, qui dansent... c'est la fête, on lâche notre fou. Pour ma part, comme c'est la même journée que la sortie à l'île du Mékong... je suis molo sur la Beer Lao (une cuite par jour, c'est suffisant!)
- une cérémonie de Baci  pour un nouveau bébé 
- et j'en passe...!

Les bases acquises dans la langue du pays reviennent rapidement. Que ce soit avec les amis, au marché ou dans un bus, le contact avec Laosiens est facilité. Les gens sont surpris et contents d'entendre une blanche parler leur langue et me questionnent sur mon parcours, me demandent depuis combien de temps je suis au Laos, etc. Des liens se créent, des sourires, des fous rire. Ça améliore le contact avec les gens, et ça me fait sentir moins "une tourisque parmi tant d'autres"!

Je revois aussi quelques expats. Ils sont chaleureux et semblent heureux de revoir une "ancienne" revenir faire un tour. Une fois la surprise passée, les liens reprennent leur même niveau qu'avant. La plupart des expats qui étaient là "dans mon temps" et qui y sont encore ont maintenant des enfants et sont bien installés, apparemment pour longtemps encore. Les retrouvailles sont super agréables avec ceux de qui j'étais plus proche et des promesses de se revoir, au Laos ou en Gaspésie, se font! 

Des promesses ou des souhaits de se revoir avec les amis laosiens se font aussi entendre. Tous veulent rencontre mon amoureux. Une bonne amie Phet, m'a même invitée à faire une célébration de mariage version Laosienne dans sa nouvelle grande maison! (Je n'ai pas parlé de me marier, en passant, c'est de son cru!). 

jeudi 12 mars 2015

Destination. Luang Prabang.

Boucler la boucle ou faire une nouvelle "loop" ?

Revenir à Luang Prabang... Quatre ans plus tard. 

Ça fait des mois déjà que j'y pense, que j'appréhende, que j'ai hâte, que j'anticipe. J'y suis enfin. L'arrivée par avion me permet un premier coup d'oeil favorable. Je retrouve les montagnes et les rivières entourant la ville avec plaisir. Nathalie m'attend à l'aéroport et m'accueille comme si je n'étais partie que depuis une semaine. Hop sur le "motorbike", moi derrière, pack-sac au dos, Nathalie devant, sacoche sur ses genous. C'est bon de retrouver cette simplicité, de parcourir ce secteur à hauteur de moto: les odeurs, la chaleurs, les sourires me frappent en plein visage! 
Les changements aussi!! Routes nouvellement pavées, nouveaux restaurants, nouvelles guesthouses, dans ce secteur qui n'était pratiquement pas touristique il y a quelques années. 


Je m'installe chez Nath, dans la chambre de Mia. Nous repartons rapidement vers le Dyen Sabai, resto tant aimé! Elle me laisse commander ce dont j'ai le plus envie.. Wow, je ne sais plus, tellement j'ai le goût de retrouver tous ces goûts! Je me lance sur quelques favoris, Tam Maok Houn (salade de papaye verte), Laap Kouai (salade citronnée aux boeufs et aux herbes fraîches), l'inévitable Khao niao (riz collant) et Nathalie ajoute à cela le plateau de dégusation laosien (algues séchées et frites, trempette de tomates, trempette d'aubergines, sauté de champignons à l'ail). Le tout arrosé de l'incontestablement agréable Beer Lao. Je me régale, le bonheur au bout des lèvres! 



J'occupe les heures, même les quelques jours suivants, à me réapproprier la ville. Je remarque les changements, les constances aussi, les indicateurs de la période de l'année - la chaleur qui s'installe, la saison sèche qui tire à sa fin. Les rivières sont basses, les ponts de bamboo bien en place. J'observe aussi l'afluence de touristes. Je ne me mêlais pas beaucoup à cette foule, à ce mouvement lorsque j'y vivais. Je  ne sais pas si ça a changé. En tout cas, il y a beaucoup de touristes! Je suis choquée par le peu de respect qu'ils démontrent envers la culture du pays qu'ils visitent. Pantalons et jupes extra-courtes sont partout, épaules dénudées... parfois même des mecs torse nu. Je me désole de voir comment les gens se renseignent peu avant de visiter un pays. J'ose croire que c'est de l'ignorance et non pas du manque de respect. Je l'espère sincèrement. Il n'en reste pas moins que les effets sont néfastes. Je me suis, par exemple, levée un matin pour aller voir le Tak Bat, la procession des moines au levé du soleil. Tradition magnifique, importante et significative dans ce pays. Les moines et moines novices parcourent le quartier de leur temple, et tout au long de cette marche, des boudhistes leur font offrande de nourriture. Par contre, ce que j'ai vu, était, à mon avis, horrifiant. J'ai quitté au bout d'à peine quelques minutes. Une foule incroyable de touristes se ruent autour des moines pour les prendre en photo. Ne respectent aucune des quelques règles qui sont: de n'offrir de la nourriture que si cela est significatif pour eux-même, ne pas obstruer le chemin des moines,  de se placer plus bas que les moines, et de ne pas, particulièrement pour les femmes, les regarder dans les yeux. Ho! et garder le silence ou du moins, quelque chose s'en rapprochant! Rien de tout cela n'est respecté par la grande majorité des touristes présents. Ça brise le charme, la tradition et la cérémonie. Les moines reçoivent tant de nourriture que des enfants les suivent avec de grands sacs et les moines vident leurs récipients dans ces sacs. Bref, grande déception. J'aurais dû aller dans un quartier où il y certe moins de moine, mais surtout, moins de touristes. 


vendredi 6 mars 2015

Moi. Destination.

Bangkok. 18 février 2015.


Sortie de l'avion. Une heure de retard. Je me demande si la personne envoyée par mon hotel aura vérifié mon vol.. ou attendu mon arrivée...  ? Il est minuit. Je suis crevée. Je viens de passer plus de 30 heures en avion et dans les aéroports. La foule m'envahie. Partout, il y a des gens, des pancartes, des noms, des noms d'hôtel... mais pas le mien. Taxis et tuk-tuk sont dans tous les coins, et bien sûr, veulent tous que j'embarque. Je suis au point de rencontre, je vérifie, revérifie. J'y suis. Je me renseigne auprès des gens des autres hôtels... Et bien oui, une dame est là pour le Plai Garden... Seulement, elle n'a pas cru bon inscrire ni mon nom, ni celui de l'hôtel, histoire de me donner une chance de la repérer!
Je me prépare à devoir attendre une éternité... du genre "il faut remplir la minivan avant qu'elle ne parte, même si on n'a que 5 minutes à faire..." Mais Oh! Surprise! À peine une dizaine de minutes plus tard, je me vois quitter l'aéroport, seule à bord d'une minivan dotée d'air climatisée et de bancs confortables. La fatigue m'envahie et je me questionne à nouveau sur la raison d'être de ce périple...

Mais alors j'entends la radio Thai... la fameuse musique Pop Thai, celle-là même qui envahit tout espace sonore disponible dans ce pays, et qui trône dans les karaokes au Laos... Puis, par la fenêtre je vois défiler les publicités écrites en Thaïlandais... Je vois les "motorbike" qui ne respectent rien sur la route, les néons et lumières de Noël accrochés partout, les temples illuminés en bordure de l'autoroute... Et je commence à sourire. J'ai l'impression d'être aux premières minutes d'un film, dont je ne connais pas la suite, mais dont je suis le personnage principal. L'image de ce personnage qui malgré la fatigue et la désorientation, accote sa tête dans la fenêtre et commence à voir, dehors, quelques points de repères, commence à sentir l'excitation de la nouvelle aventure et sourit, prêt à affronter la suite!


Moi. Asie 2015

- Il n'y a pas de plus grand bonheur que celui que l'on partage. 

(réflexions dans l'avion entre Chicago et Tokyo - quelque part entre le 17 et le 18 février 2015, selon où vous étiez dans le monde...)

C'est cette phrase - citation de quelqu'un ou sortie de ma tête ? - qui motivera mon prochain voyage. Et c'est avec mon amoureux que je veux partager ces bonheurs. 
J'ai réalisé cette nuit, que je ressentais un certain vide...
 ... en mettant mon sac sur mon dos pour prendre, seule,  un taxi vers l'aéroport...
...en me dirigeant vers les douanes, là ou les "non-voyageurs" ne peuvent se rendre, sans avoir à dire aurevoir à personne... 
... en n'ayant pas envie de verser une larme à ce moment-là...
... en n'ayant personne à qui dire "c'est dont ben long cette file!"...
Un vide que j'attribue clairement à l'absence de mon amoureux à mes côtés. 
C'est en me retrouvant seule loin de la maison que je prends conscience de toute la place qu'il prend dans mon quotidien. Et que j'aime cette place qu'il prend, que je lui laisse. 

Je pars seule à nouveau. Trois semaines, ça me parait presque rien, comparé à mes précédents départ en solitaire. Et ce n'est qu'une fois partie que je me rappelle mes propres paroles:
- quand j'aurai un amoureux, je ne partirai plus seule
- mon prochain voyage, ce sera avec mon amoureux c'est sûr! 
Ben kin fille!! T'es partie toute seule encore. T'es dont ben indépendante!! 

Et là, à bord de l'avion, je passe à travers cette phase que je commence à bien connaître ... ces questions qui restent sans réponse... "Qu'est-ce que je fais là encore ? Je m'en vais ou là? Pourquoi?" Mais celle qui prend de l'expansion c'est "pourquoi tu n'as pas attendu un moment pour que ton chum puisse t'accompagner?" Et là, présentement, je n'y trouve pas grand réponse. Mais ma tête me rappelle que j'avais besoin de ce voyage, qu'il était prévu avec lui, et que malgré que ses plans aient changés, j'ai décidé de ne pas changer les miens. Et que juste de savoir que j'allais partir, ça me faisait déjà du bien. Bon je commence à me rassurer moi-même, un fois sur place, une fois mes repères retrouvés, je vais être super contente d'y être. Je vais peut-être même apprécier mon indépendance, pour pouvoir profiter des gens et des lieux déjà connus. Pour boucler la boucle, peut-être, d'un périple qui m'appartient. Que des peut-être! Ça reste un voyage après tout, et l'intérêt de tout ça c'est de laisser place à l'imprévu! 

Retrouver cette "vibe" du Laos, retrouver les odeurs, les lieux, les goûts, les saveurs, les gens, les sourires... Retrouver ce "moi" relax, capable de lâcher prise, de ne suivre aucun horaire, de se laisser porter de moment en moment.... Oui, oui, c'est vrai, me dis-je, c'est un peu tout ça... et sûrement bien d'autres choses que je m'en vais faire là-bas! 

Bon voilà, je me ramène à moi. Ça va me faire du bien, je vais surfer sur ma vibe asiatique pour quelques temps après mon retour. J'aurai pleins de choses à raconter, à partager à mon amoureux... pleins de choses qui nous sortirons du quotidien.. pleins de choses que j'aurais voulu qu'il vive avec moi..