3 mots. 3 raisons d'écrire. 3 mots qui peuvent vivre seuls ou reliés. 3 mots séparés, parce que je ne peux choisir une formulation. Et parce que de cette façon, pas de restrictions, les fenêtres sont grandes ouvertes!

vendredi 29 mars 2024

Les gens en Inde



Avant de choisir cette destination, j’en avais envisagé d’autres. L’une des principales raisons qui m’avait fait choisir l’Inde, c’était mon impression de chaleur en pensant à ce pays. De chaleur humaine, de couleurs, d’intensité vibrante, touchante. J’ai visé juste! Ce qui me frappe ici, et me rejoins sincèrement, ce sont les regards et les sourires des gens. On pourrait avoir tendance à croire que, dans le pays le plus peuplé au monde, les gens font leurs petites choses, indifférents à la masse. C’est tout le contraire. Les gens nous regardent dans les yeux, cherchent et souhaitent le contact. Les sourires sont spontanés, gratuits, abondants. La curiosité est palpable. La curiosité qui amène à faire un pas vers l’autre, aisément. C’est très nourrissant pour le coeur! 

Dans les rues, les gens s’interpellent, se parlent. La communication est essentielle pour naviguer dans ce monde. Que ce soit pour avertir de son passage, pour préciser ce qu’on a à vendre, pour valider son chemin, les voix s’élèvent à travers les klaxons incessants. 

Puis, il y a cette manie de se prendre en photo avec nous. C’est nous, la curiosité! Les Indiens voyagent beaucoup et nous nous retrouvons aux mêmes endroits. Ils veulent des photos avec nous, figurants occidentaux, preuve qu’ils voyagent eux aussi. Ça permet de beaux contacts et une proximité inhabituelle pour nous. Inévitablement, les sourires sont présents à profusion! 















mercredi 27 mars 2024

Rishikesh: arriver pour vrai.

J’avoue, je m’attendais à être plus déstabilisée. Je m’attendais à trouver les odeurs insupportables, à me sentir envahie, voir même à manquer de souffle dans la manne de monde. Mais voilà que je constate plutôt que j’aime le chaos. L’Inde… est-ce un chaos organisé? Une organisation chaotique? Je ne saurais dire, mais ça fonctionne. Vous me direz que le contexte de ce voyage est facilitant. Certes. Mes cases mentales servant à m’orienter, planifier, calculer, décider sont soulagées. C’est plus facile de ne pas se sentir « overwhelmed » dans ce contexte. Mais (et?) ça laisse la chance à tous mes sens de vivre pleinement chaque moment. Ça aurait aussi le potentiel de devenir envahissant. Mais je m’en nourris. Je me laisse toucher. J’ai lu quelque part que ceux qui n’ont pas de patience, la trouve en Inde, et que ceux qui en ont déjà la perdent! Je pense en avoir. Beaucoup même. Je suis curieuse de voir quel effet ce pays aura sur moi. 








C’est Rishikesh, qui me permet de me sentir bien rendue en Inde. Rishikesh et le Gange. Rishikesh et ses ruelles. Rishikesh et ses cérémonies. 
L’Arti. Premier moment d’une grande puissance pour moi ici. Les chants, la musique, m’ont d’abord bercée. Puis, la foule grandissante, fervente et le Gange m’ont emportée, avec force, en moi. Mon coeur bouillait, aussi chaud que le soleil qui amorçait sa descente. Avant même que je ne comprenne vraiment ce qui se tramait en moi, les larmes ont commencées à se déverser. Au début, je me pensais simplement émue. Émue de ces chants, émue de cette eau sacrée qui coule sous nos yeux, de ces Hindous, venus d’à côté ou de très loin pour ce rituel, de la grandiosité de cet événement étonnamment quotidien. Émue d’être là, présente, vivante. Puis, j’ai compris que je pleurais plus grand que ça. Que je pleurais une partie de mon bagage. Celui que j’ai besoin de déposer pour m’alléger. À travers mes larmes, j’ai fait un petit ménage. Mon sac est encore bien plein. Mais j’ai laissé aller quelques morceaux. Un souvenir lourd, une émotion pesante. Une histoire à accepter, une autre à comprendre. C’était concret et pas du tout à la fois. C’était presqu’effrayant de par la force du moment, et en même temps, si doux. Vraiment, j’ai laissé aller quelques morceaux. Et pris conscience de tout ce qu’il reste à déposer.







 



 



samedi 23 mars 2024

Welcome to India!

M’y voici. Depuis longtemps qu’elle m’attire, l’Inde. Je la regardais de loin, me disant que je n’étais pas prête. Que je n’y viendrais pas seule. Puis la fièvre du voyage s’est à nouveau emparée de moi. Après maintes tergiversations - pas facile pour moi, la prise de décision ces temps-ci - j’ai finalement senti que j’étais prête pour elle. Que j’étais assez forte, que j’en avais assez vu, que de toute façon, je suis game moi! Mais voilà que, sur le coin d’un îlot de bois, à travers les flûtes, les rires, les bols de chips et les chandeliers de Noël, on me lance un « En Inde?! Je viens avec toi! » et puis, dans l’excitation qui s’ensuit un « Ben là ! Vous ne pouvez pas partir sans moi! ». Et c’est ainsi que mon énième voyage solo est mort dans l’œuf et que la grande aventure a débuté, avec ma maman et ma tante préférée (désolée à toutes les autres!). 

De fil en aiguille, d’un appel à l’autre, craintes, désirs, compromis, budget, besoins ont été nommés. Après une nuit sous le signe de la crise d’angoisse, suivi d’une conversation courageuse avec maman, j’ai accepté de m’embarquer dans un voyage organisé. Oui, oui, j’ai fait ça. J’ai dit oui à cette forme qui m’apparaissait comme l’antithèse à mon style de voyage. J’ai soupesé mon besoin de liberté d’un côté, et de l’autre, mon désir de vivre cette expérience hors du commun avec ma maman. J’ai choisi ma maman. J’ai dormi sur cette décision… et au petit matin, en plein cœur de ma séance de yoga, j’ai compris que le circuit organisé m’apporterait son lot de liberté. En me permettant de ne pas porter le poids des décisions quotidiennes, ou encore m’évitant de prendre sur mes épaules la responsabilité que tout le monde soit confortable, garde sa santé. Puis, le tourbillon (ou l’ouragan) qui est passé dans ma vie entre cette décision et la date du départ n’aura fait que de confirmer cette bonne décision. 




Alors à l’aéroport de Delhi, accompagnés d’une dizaine de Québécois majoritairement retraités - tout pour aider à mon processus d’acception  -, nous avons été accueillis par nos guides. (Note importante: mon égo aimerait dire merci à Rosalie d’être plus jeune que moi). 
D’abord sur mes gardes , toujours prête à dire et redire que mon plan initial était d’être ici en solo - il faut me donner une chance, je n’ai pas toujours été sans jugement face aux groupes de québécois rencontrés en voyage - , je me suis tranquillement adaptée. Ma curiosité et mon désir d’aller vers l’autre, m’ont vite fait apprécier les membres du groupe et notre singulier duo d’accompagnateurs! Et même si j’ai parfois encore envie de lever les yeux au ciel quand je nous observe déambuler en troupeau de touristes au coeur des rues étroites et encombrées, j’arrive à apprécier la simplicité que m’apporte cette formule. Et je me laisse aller. N’est-ce pas, de toute façon, un de mes défis, de laisser-aller ?