M’y voici. Depuis longtemps qu’elle m’attire, l’Inde. Je la regardais de loin, me disant que je n’étais pas prête. Que je n’y viendrais pas seule. Puis la fièvre du voyage s’est à nouveau emparée de moi. Après maintes tergiversations - pas facile pour moi, la prise de décision ces temps-ci - j’ai finalement senti que j’étais prête pour elle. Que j’étais assez forte, que j’en avais assez vu, que de toute façon, je suis
game moi! Mais voilà que, sur le coin d’un îlot de bois, à travers les flûtes, les rires, les bols de chips et les chandeliers de Noël, on me lance un « En Inde?! Je viens avec toi! » et puis, dans l’excitation qui s’ensuit un « Ben là ! Vous ne pouvez pas partir sans moi! ». Et c’est ainsi que mon énième voyage solo est mort dans l’œuf et que la grande aventure a débuté, avec ma maman et ma tante préférée (désolée à toutes les autres!).
De fil en aiguille, d’un appel à l’autre, craintes, désirs, compromis, budget, besoins ont été nommés. Après une nuit sous le signe de la crise d’angoisse, suivi d’une conversation courageuse avec maman, j’ai accepté de m’embarquer dans un voyage organisé. Oui, oui, j’ai fait ça. J’ai dit oui à cette forme qui m’apparaissait comme l’antithèse à mon style de voyage. J’ai soupesé mon besoin de liberté d’un côté, et de l’autre, mon désir de vivre cette expérience hors du commun avec ma maman. J’ai choisi ma maman. J’ai dormi sur cette décision… et au petit matin, en plein cœur de ma séance de yoga, j’ai compris que le circuit organisé m’apporterait son lot de liberté. En me permettant de ne pas porter le poids des décisions quotidiennes, ou encore m’évitant de prendre sur mes épaules la responsabilité que tout le monde soit confortable, garde sa santé. Puis, le tourbillon (ou l’ouragan) qui est passé dans ma vie entre cette décision et la date du départ n’aura fait que de confirmer cette bonne décision.
Alors à l’aéroport de Delhi, accompagnés d’une dizaine de Québécois majoritairement retraités - tout pour aider à mon processus d’acception -, nous avons été accueillis par nos guides. (Note importante: mon égo aimerait dire merci à Rosalie d’être plus jeune que moi).
D’abord sur mes gardes , toujours prête à dire et redire que mon plan initial était d’être ici en solo - il faut me donner une chance, je n’ai pas toujours été sans jugement face aux groupes de québécois rencontrés en voyage - , je me suis tranquillement adaptée. Ma curiosité et mon désir d’aller vers l’autre, m’ont vite fait apprécier les membres du groupe et notre singulier duo d’accompagnateurs! Et même si j’ai parfois encore envie de lever les yeux au ciel quand je nous observe déambuler en troupeau de touristes au coeur des rues étroites et encombrées, j’arrive à apprécier la simplicité que m’apporte cette formule. Et je me laisse aller. N’est-ce pas, de toute façon, un de mes défis, de laisser-aller ?